Transmettre par l'histoire.
Cet homme un brin collectionneur, fou d'histoire, qui peint des soldats de plomb et construit des avions en carton,
c'est mon père.
Mon père a bâti un empire... le nôtre du moins: un paysage de campagne, une grande maison isolée remplie d'enfants, d'amis, des enfants des amis, d'animaux. Il y eu d'abord des filles, un fils, puis ses gendres et belle fille. Une maison pleine d'agitation. "La maison du bonheur" comme on nous le dit souvent!
Dix-sept petits enfants courant, jouant et laissant traîner de vieux vélos un peu partout (jusqu'au coup de semonce du-dit Grand-Père!) emplissent la maison familiale à intervalles réguliers pour se retrouver et profiter du temps présent dans une homogénéité de convictions rares.
et pourtant...
au départ, rien n'était écrit!
Si nous faisons tourner la grande roue du temps, nous trouvons un petit garçon, construisant des maquettes de chars tout seul. Un enfant unique, troisième génération de parisiens, quartier populaire de la Bastille.
Mais cette minuscule famille de trois, avait pour luxe ultime la connaissance et le goût pour les belles choses ou du moins, celles émouvantes qui portent les traces d'un passé:
le goût de L'HISTOIRE.
Se pourrait-il que ce soit l'histoire qui ait fait croître une petit graine tombée sur les trottoirs de Paris en un bel arbre honorable et prolifique aux longues ramifications et aux racines solidement enfoncées dans la terre?
Je le crois. La grande histoire, porteuse de valeurs, d'exemples, de héros, et surtout la petite histoire, l'anecdotique, la technique, qui change la face d'une guerre ou la raison d'une révolution, celle qui amuse et qui parle à tous et surtout aux enfants.
Depuis toute petite, j'ai grandi entourée de ces histoires et à travers elles, ce sentiment d'appartenance à quelquechose de plus grand que moi-même.
L'histoire est un vecteur de transmission de valeurs nobles, d'attachements à ce qui fait notre Europe, notre pays, notre région, notre famille.
Aujourd'hui, c'est le 11 Novembre.