Les réceptions...
J'adore recevoir. J'adore avoir ma maison pleine d'amis.
Mais ce qui est plus surprenant peut-être, c'est que j'adore les lendemains de dîner... comme la journée que j'ai passée hier...
La maison n'est jamais aussi belle qu'un lendemain de fête: un bouquet dans l'entrée, un centre de table, des bougies...
Elle sent un peu le feu de bois, la paraffine et dans le salon, l'alcool et le tabac...
Partout des traces de la fête passée, et j'aime!
A midi, nous aurons ainsi du vin et un plateau de fromages,( de vrais fromages!) ainsi que des restes de plats plus élaborés que les enfants gouteront avec nous, comme des grands...
Pour nos amis (qui sont eux, en plein carême ;)) ) un menu spécial loin de nos habituelles côtes de boeuf à la cheminée:
un bouillon thaï, un choucroute du pêcheur, des pommes au four...
J'aime faire la vaisselle et le rangement de ces moments pleins de gaieté.
Ça peut paraître étrange...
Mon mari me dit toujours que, lorsque je refais le soir, le film de ma journée avant de m'endormir, je range tout simplement mes souvenirs, dans les petites cases de ma mémoire comme un entomologiste épinglerait des étiquettes sur des insectes. Il me dit que c'est pour ça que j'ai, ( à son avis bien sur), "une mémoire d'éléphant".
Quelque part, il y a de ça:
En rangeant, je revis le moment, mais dans un calme serein, (ce qui n'est pas le cas lors des préparatifs!)
Et pour une fois je peux faire quelque chose sans compte à rebours, sans précipitation, les mains dans l'eau chaude. La tâche est nécessaire et je n'ai qu'à m'exécuter, sans décision à prendre, sans priorités à définir. Juste la tâche. Et puis...
la vaisselle est une activité dont on peut tirer rapidement une immense gratification. Les piles de vaisselle grasse, les verres tachés de vin, retrouvent rapidement leur éclat. Quelle autre tâche nous permet ainsi de revenir à l'harmonie d'une manière si facile? Et comme après un dîner, il y en a beaucoup, on est pas à l'abri qu'un mari ou un enfant attrape un torchon pour nous aider. Alors, dans les glouglous et les cliquetis de la vaisselle on oeuvre à deux à vaincre le chaos.
L'égouttoir: une vieille clayette à fruits .
Autrefois, on y alignait les fruits cueillis. Entreposés dans les caves, à l'ombre et au frais, on pouvait les conserver tout l'hiver. Il fallait malgré tout les vérifier régulièrement, les tourner, retirer les fruits pourris afin qu'ils ne contaminent pas toute la récolte.
On n'a pas toujours eu des fruits aussi facilement qu'aujourd'hui!...
Et il est bon de s'en souvenir, et de le raconter à nos enfants...
Autrefois, au japon, la vaisselle disposée avec art sur les grands égouttoirs plats était un véritable plaisir des yeux. les ménagères s'éfforcaient de la regrouper par couleurs et par formes, aussi régulièrement et esthétiquement que possible.
(Faire le ménage chez soi, faire le ménage en soi, Dominique loreau.)
Ce morceau de charbon japonais appelé "binchotan"dans la carafe, permet de purifier, en partie, l'eau. Et en tout cas d'en améliorer infiniment le goût.
En guise de porte couteau, des marqueurs à fines herbes, que l'on fiche dans la terre ou les pots.
J'adore détourner des objets et notamments ceux qui évoquent la terre, l'endroit d'où vient ce que l'on mange: les bois bruts des dessous de plat, l'écorce des bougeoirs, les plats en bois, les poteries un peu grossières ... en terre, les clayettes en bois elles aussi. J'ai même plusieurs cache-pots dont je me sers comme plats de service!
"Rendez- vous en terre inconnue" France 2
Regarder une émission et ainsi faire deux choses à la fois n'est clairement pas zen du tout!
Tant pis, c'est comme ça!
Je ne trouve quand même pas assez de grâce à mes tâches domestiques pour m'y adonner entièrement et sans distraction. Surtout, il y a tellement à voir, à écouter, à apprendre...
Et puis je trouve ces anachronismes drôles... Ma petite horloge art déco, à côté de mon smart phone, est une nouvelle venue dans ma cuisine, que j'ai attendue longtemps.
Nous devons la remonter tous les deux jours et je trouve cette idée extrêmement réjouissante! Un petit côté Carlton de Downton Abbey!
Son tic tac sonore change l'atmosphère de la cuisine. J'aime à dire qu'elle lui donne un coeur qui bat.
Mais je pense surtout à ces cuisines de grands mères: celles où il y avait des plantes grasses sur les rebords des fenêtres de la cuisine et des rideaux anti-mouches à la porte d'entrée.
Ces maisons où l'on rentrait sans frapper pour demander des oeufs, ou du lait des vaches, en criant juste un "Juliette, vous êtes là?" (souvenir d'enfance).
Détacher la nappe, faire fondre la cire des bougies à travers un buvard, ranger l'argenterie dans des bocaux pour qu'elle ne s'oxyde pas, sont des tâches que j'aime faire.
Il faut dire que j'aime le linge de maison, la vaisselle ancienne et dépareillée que j'adore chiner, et les objets du quotidien en tout genre.
Je n'aime pas vraiment le mot "déco".
J'aime m'entourer de beaux objets utiles que je choisi avec soin.
Une de mes soeurs se moquait de moi un jour: "selon elle, je pourrais hésiter des heures avant d'acheter une simple bouilloire!" (En fait , il s'agit plutot de mois, voire d'années, mais shut!)
je n'aime pas beaucoup les appareils électriques:
la place qu'ils prennent sur les plans de travail, leur obsolescence, leur nettoyage et leur esthétique...
Bouilloires et cafetières (à piston ou italiennes) sont donc sans cordon, sans attache. Il me semble qu'elles sont moins reliées à la société de consommation. Je me sens plus libre... (de fait ma cafetière à piston en inox et bois a quinze ans...)
Un jour, j'aurais une hotte... ou pas...
Finalement, je les aime beaucoup mes tissus suspendus... ( sur une structure de baguettes rondes en bois.)
Ils absorbent les graisses et je les passe à la machine...
Un plafond nuit noire...
plutôt qu'une prise moche et un cadre, pourquoi pas une belle prise en porcelaine et ... rien d'autre?
des fils quand même...
Mais il est temps d'humaniser un peu toutes ces natures mortes!
Ma cuisine et moi n'avons pas un rythme de vie linéaire...
Il s'agirait plutôt de grande périodes d'accalmies tranquilles, solitaires et contemplatives, puis tout à coup, d'une explosion de mouvements, de cris, de musique, de jeux, de danses, de disputes aussi... en quelques mots, ce que l'on appelle
la vie de famille!
On peut être samouraï et se faire coiffer par une petite fille...¨(hihi)
la tornade...
&
la discrète...
Nos maisons sont des écrins pour toutes ces vies que nous y faisont croître.